Ici, un problème d'échecs quotidien, vous pouvez choisir parmi 3 niveaux de difficulté croissante. Les problèmes tactiques sont issu du site Chess Tempo.
Vous devez trouver le meilleur coup ou la meilleure combinaison, en déplaçant les pièces. .
Un carré rouge indique qui a le trait
=>Easy(facile), Medium, Hard (difficile) : Cliquer pour changer le niveau de difficulté du problème
=>Attention le bouton Show affiche la solution en notation anglaise (Dame=Queen / Tour=Rook / Cavalier=kNight / Fou=Bishop / Roi=King)
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jeudi 13 décembre 2018
A Cuba, la passion des échecs vibre encore
"Et aujourd'hui maman, j'ai danse ou échecs?" A quatre ans Ana Paula sait à peine compter et n'est pas particulièrement considérée comme un prodige, mais elle adore déjà cogiter devant l'échiquier d'un modeste club de La Havane.
Cuba est l'un des rares pays du monde, et probablement le seul en Amérique latine, où le jeu d'échecs constitue une véritable institution.
Au début des années 1960, les castristes ont interdit les jeux de hasard et promu les échecs dans le quotidien des Cubains. A l'époque, Fidel Castro et Ernesto "Che" Guevara prenaient volontiers la pause devant les échiquiers et le jeu est même devenu plus tard obligatoire à l'école.
Aujourd'hui les échecs sont à peine moins populaires que le basket-ball, le baseball, le football ou l'athlétisme auprès des jeunes, si l'on se fie aux statistiques de fréquentation des tournois scolaires en 2014.
"L'après-midi, après la crèche, ma fille Ana Paula me demande si elle a danse ou échecs, cela me rend très fière", raconte à l'AFP Monica Barroso, sociologue de 30 ans. Le professeur lui a confié une mission : veiller à la maîtrise des mouvements du cavalier de Ana Paula.
Le plus prestigieux des jeux de plateau, qui a concentré l'attention mondiale au plus fort de la Guerre froide avec le "duel du siècle" disputé en 1972 par le Soviétique Boris Spassky et l'Américain Bobby Fischer, s'est imposé dans tous les secteurs de la société cubaine.
Depuis 2013 les échecs sont optionnels à l'école, mais d'innombrables parties se disputent dans les clubs ou s'improvisent aux rez-de chaussée des immeubles et dans la rue. Si les difficultés économiques compliquent l'acquisition d'un échiquier dans un pays où le salaire moyen avoisine les 25 euros mensuels, l'engouement ne faiblit pas.
Au détour d'une rue du centre de La Havane, deux hommes en chemisette sont allongés à même le trottoir. Imperturbables, ils déplacent frénétiquement des pièces sur une toile élimée lors d'une partie de blitz, variante "éclair" n?excédant pas cinq minutes.
"Il n'est pas permis de boire, de faire d'esclandres, ni de parier", explique Rolando Ramos, ex-professeur de mathématiques âgé de 61 ans, qui avoue jouer jusqu'à 5 heures par jour.
Comme pour le football de rue, le propriétaire du matériel impose les règles : Rolando est le seul autorisé à manifester des sautes d'humeur après une partie perdue.
- L'école, vivier de champions -
Depuis 13 ans, les échecs sont présents sur l'antenne de la télévision d'Etat, qui diffuse leçons et documentaires sur l'histoire du jeu. En ville, de petits fascicules techniques noir et blanc s'arrachent pour moins d'un centime d'euro.
Danilo Buela, directeur de l'Institut supérieur latino-américain des échecs (ISLA), école d'Etat gratuite où Ana Paula suit ses leçons, est un expert reconnu sur l'île. Il a dispensé de nombreux cours à la télévision.
"Cuba a formé 43 grands maîtres (dont neuf femmes, ndlr). Certains pays en ont davantage, mais ils ont plus de 11 millions d'habitants", souligne-t-il fièrement.
Le numéro un cubain Leinier Dominguez, au 17e rang mondial, est le seul Latino-américain classé parmi les 100 premiers. Mais la légende du jeu reste José Raul Capablanca, champion mondial entre 1921 et 1927. Il fut l'une des étincelles qui réveilla une passion cubaine ensuite amplifiée par les "barbus" révolutionnaires.
Leinier Dominguez se souvient avoir été repéré dès les bancs de l'école.
"Le programme de massification, qui a touché tout le monde, a toujours été un avantage de Cuba sur les autres pays (...) Tu te rends compte que dans la rue, les gens en savent long sur les échecs", explique-t-il à l'AFP.
"La discipline s'est généralisée et les jeux de hasard ont été interdits, mais les salons et les académies où l'on s'entraînait ont disparu", regrette pourtant Moisés Noa, un électricien de 60 ans.
Aujourd'hui, la rue a pris le relais : les échiquiers y disputent aux tables de dominos sur les trottoirs de La Havane. Sur l'avenue du Prado, théâtre cette année du très médiatique et glamour défilé Chanel, des grappes d'hommes, pour certains en bleu de travail, perpétuent la tradition.
Pendant les parties, ils débattent de rencontres légendaires, des stratégies des grands maîtres. Autour d'eux, observent curieux et quelques jeunes. Parfois l'un d'eux défie ses aînés... puis réalise qu'il lui reste beaucoup à apprendre.
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